LES RÉFÉRENCES THÉORIQUES

 

LES PSYCHANALYSTES

Sigmund Freud (1856 - 1939) : neurologue - principal théoricien de la psychanalyse. De nature transférentielle, cette dernière repose sur les associations libres et débute par l'étude du symptôme (dont la névrose est la manifestation générale) pour arriver à sa source, la pulsion refoulée. Ce contenu censuré doit parvenir à la conscience du patient, ce qui en constitue le traitement. Composé du grec ana (qui désigne la « remontée vers l'originaire », l'élémentaire), et de lysis (la « dissolution »), le terme désigne dès le départ la recherche des souvenirs archaïques en lien avec les symptômes. La psychanalyse désigne en effet d'abord une certaine méthode d'investigation du psychisme inconscient, mais aussi une méthode de traitement (la cure psychanalytique), et, plus généralement une conception psychologique globale touchant à la vision même de l'homme. Selon Lydia Flem, psychanalyste et écrivain : « Par la triple voie du personnel, du pathologique et du culturel, c'est de l'insu de l'âme humaine qu'il [Freud] cherche à devenir l'interprète ». Concepts majeurs qu'il a créés : « inconscient », « transfert », « répétition » et « pulsion ».

Jacques Lacan (1901 - 1981) : psychiatre - psychanalyste français. L'éclairage de Lacan est dirigé sur l'identification du sujet dans ses rapports au langage. Pour lui, le langage préexiste à l'apparition du sujet et l'engendre. Le milieu proprement humain n'est pas biologique, n'est pas social, il est linguistique : «l'inconscient est structuré comme un langage». Le psychanalyste n'est pas un explorateur de continents inconnus ou de grands fonds, c'est un linguiste : il apprend à déchiffrer l'écriture qui est là, sous ses yeux, offerte au regard de tous. Mais qui demeure indéchiffrable tant qu'on n'en connaît pas les lois, la clé. » Lacan se livre alors à un plaidoyer pour démontrer en quoi toute l'œuvre freudienne peut et doit être lue avec l'appui de ces références linguistiques et que, pour ces raisons mêmes, ce qui fait l'efficience de la psychanalyse est lié au fait de parler, qu'elle est une expérience de parole. Il introduit par ailleurs en 1953 des concepts qui deviendront fondamentaux dans son œuvre, les trois registres : Réel, Symbolique, Imaginaire. Il commence à travailler à une théorie du signifiant en redécouvrant Ferdinand de Saussure et en s'appuyant sur Roman Jakobson. C'est aussi là qu'il commence à citer régulièrement la thèse de Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté.

Françoise Dolto (1908 - 1988) : pédiatre - psychanalyste française. Très jeune, Françoise Marette souhaite devenir «médecin d'éducation». Sa cure psychanalytique avec René Laforgue, son entrée à la Société psychanalytique de Paris et ses consultations hospitalières l'amènent à se tourner vers la psychanalyse. Avec son ami Jacques Lacan, Françoise Dolto participe à la fondation de la Société française de psychanalyse en 1953 et adhère à l'École freudienne de Paris en 1963. Son oeuvre est consacrée à ce qu'elle nomme 'La Cause des enfants'. Elle fonde en 1979 la «Maison Verte», lieu de socialisation précoce où tout enfant est accueilli par une équipe de trois personnes dont un psychanalyste. Freudienne, Françoise Dolto développa une théorie et une clinique novatrices qui se fondent sur l'écoute des singularités du développement de l'enfant. Elle est réputée pour avoir pratiqué de manière spécifique et directe la psychanalyse avec des enfants, mais aussi reconnue pour son travail théorique, notamment sur l'image inconsciente du corps. En affirmant que le bébé est un être humain à part entière, Françoise Dolto a profondément changé le regard de notre société sur les enfants. N'hésitant pas à s'adresser directement au grand public à la radio pour partager le fruit de ses recherches, et, de ce fait, autant aimée que rejetée, elle passe outre aux controverses et assume pleinement les conséquences de ses travaux. Pour Dolto, il s'agit de donner du sens aux choses en allant à l'essentiel de ce qui fait la personne - le désir inconscient.

AUTRES

Ferdinand de Saussure (1857 - 1913) : linguiste suisse, reconnu comme fondateur du structuralisme en linguistique, auteur du «Cours de linguistique générale» (1916), publié après sa mort par ses élèves. Il propose d'appréhender toute langue comme un système dans lequel chacun des éléments n'est définissable que par les relations d'équivalence ou d'opposition qu'il entretient avec les autres, cet ensemble de relations formant la « structure ». Il définit certains concepts fondamentaux (distinction entre langage, langue et parole, entre synchronie et diachronie, etc.) qui inspireront non seulement la linguistique ultérieure mais aussi d'autres secteurs des sciences humaines comme l'ethnologie, l'analyse littéraire, la philosophie et la psychanalyse lacanienne.

Arnold Joseph Toynbee : (1889 - 1975) : historien britannique. Son analyse en douze volumes de l'essor et de la chute des civilisations, Étude de l'histoire (A Study of History), parue entre 1934 et 1961, est une synthèse de l'histoire mondiale, une « métahistoire » basée sur les rythmes universels de la croissance, de l'épanouissement et du déclin. Toynbee a produit une théorie générale de l'histoire et de la civilisation. L'histoire comparée est son domaine de prédilection.

Claude Lévi-Strauss : (1908 - 2009) : anthropologue et ethnologue français qui a exercé une influence décisive sur les sciences humaines dans la seconde moitié du XXème siècle en étant notamment l'une des figures fondatrices du structuralisme. Claude Lévi-Strauss a appliqué à l'anthropologie l'analyse structurale exploitée dans le domaine linguistique par Ferdinand de Saussure puis Roman Jakobson et Troubetzkoy. Son ambition est de découvrir les lois d'organisation présidant aux sociétés autochtones dans lesquelles il a vécu, en s'attachant d'abord à comprendre les systèmes de parenté.